[Cinéma] Le film de la semaine #21
Le film de la semaine
Pour cette nouvelle semaine, parlons de foot dans un film à l'humour explosif. Mais trêve de bavardage, place au film de cette semaine, nous parlerons donc de ...
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Fe de Etarras
Année : 2017 - Pays : Espagne - Durée : 89 mn- Réalisation : Borja Cobeag - scénario : Diego San José, Borja Cobeaga - Casting : Javier Cámara, Julián López, Miren Ibarguren, Gorka Otxoa
~ Bande annonce ~
Dans cette comédie noire, un groupe dysfonctionnel de prétendus terroristes basques attend une hypothétique mission. Et l'Espagne gagne la Coupe du monde de foot.
En cette période de mondial de foot, je ne pouvais reculer plus longtemps le visionnage de ce film, que j'avais repéré il y a un moment sur Netflix. Même si le souvenir du mondial 2010 français est quelque peu amer, il faut avouer que l'Espagne avait fait cette année là un joli parcours. Je pensais voir un peu plus de foot je l'avoue, mais le fil conducteur du film c'est en réalité ces terroristes (ratés) de l'ETA et leurs états d'âmes pendant l'attente de leur mission.
Comédie noire sur un sujet sérieux donc, exercice plutôt perilleux qui a fait polémique dans son pays d'origine dont une partie de la population est encoré marquée par les réelles actions de l'ETA. A mes yeux, pour la grande amatrice d'humour noir que je suis, ce film est plutôt réussi. Le sujet de fond est de nos jours véritablement sensible, et le film joue parfaitement la carte de la comédie, sans être lourd ou trop moraliste, ni au contraire à vouloir trop en faire sous couvert de l'humour. Loin d'être un film d'action terroriste ou de propagande, c'est plus une histoire simple de gens qui mènent un combat sans en avoir les capacités adaptées. La cellule terroriste est donc composée de Martin, le leader, un homme aggueri, ayant participé à des actions plus anciennes mais totalement incapable de gerer des gens comme les autres. Il y a également le couple Alex et Ainara, elle est totalement investie dans la cause, lui est simpement amoureux d'elle, et Pernando un type improbable amoureux des surnoms qui rêve qu'on l'appelle Stallone. Ce groupe d'independantistes est réellement attachant, même si on ne partage pas leur combat. Il faut leur reconnaitre un certain acharnement dans leurs idées, à l'image de la partie de Trivial Pursuit dans laquelle nous assistons à une formidable démonstration historique. En effet, à la question de savoir quelle est la cause de l'obésité, Martin soutient que non, ce n'est pas le sucre, mais l'Espagne. Je vous laisse découvrir par vous-même la demonstration, empreinte de mauvaise foi et de vérités historiques. Cette haine de l'espagne est tournée d'une manière comique, ce qui rend ces gens ni vraiment inoffensifs, ni vraiment à craindre, il ont l'air... paumés.
Pendant ce temps l'Espagne réalise son ascension vers la victoire finale que nous lui connaissons au mondial de foot 2010. Les Espagnols sont euphoriques et les drapeaux nationaux fleurissent au fenêtres, les chants populaires espagnols résonnent de plus en plus fort dans les rues et chaque mot est une aiguille plantée dans le coeur de nos basques. D'autant qu'il ne reconnaissent pas le coté "mondial" de la compétition si il n'y a pas d'équipe d’Euskadi. Mais il leur faut être discret alors ils doivent supporter, quitte à se reconvertir dans la rénovation de salle de bain et accrocher un drapeau espagnol à leur fenêtre pour ne pas avoir l'air suspect. Il y a un coté un peu triste à leur situation, ils sont engagés pour leur cause, mais ils sont plus ou moins abandonnés et surtout incompétents. Leur peur de se faire prendre est relativement pitoyable car le danger réel est bien léger... Il se créent eux-même leur importance en s'inventant du danger comme des enfants dans leur monde imaginaire.
En bref, c'est une comédie noire sur un sujet sensible, qui se moque gentiment d'un groupe independantiste mal préparé et mal géré. Un joli coup qui rappelle en fond que l'espagne est un concurrent sérieux dans le "mondial-sans-Euskadi" de foot. Amateur d'action ou de romance, passez votre chemin.