[Drama japonais] Yae no Sakura - 八重の桜
Yae no Sakura
(Article sans reel spoiler)
Titre original : 八重の桜
Pays : Japon
Année : 2013
Episodes : 50
Cast :
Ayase Haruka : Yamamoto Yae
Nishijima Hidetoshi : Yamamoto Kakuma
Hasegawa Hiroki : Kawasaki Shonosuke
Odagiri Joe : Nijima Joe
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Jun Fubuki : Yamamoto Saku
Ayame Goriki : Hinata Yuki
Kuroki Meisa : Nakano Takeko
Ayano Go : Matsudaira Katamori
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Oguri Shun : Yoshida Torajiro
Takumi Saito : Jinbo Shuri
Koji Kikkawa : Saigō Takamori
A noter qu'il existe une version manga du même nom de Yamamoto Mutsumi et Takemura Youhei, en trois exemplaires et édité chez Shûeshia
Ce drama s'intéresse à la vie de Yamamoto Yaeko, une des femmes les plus badass de l'Histoire du Japon qui décida d'envoyer balader les stéréotypes traditionels japonais et d'apprendre le maniement des armes à feu. Elle en fera usage pendant la guerre de Boshin pour défendre son clan. L'histoire la suivra également dans l'après guerre et dans son projet de créer une école pour femmes.
Pourquoi j'ai regardé : Alors parce que, en dehors du fait que c'est un drama de 2013 ce qui m'arrange bien pour le challenge rattrappage drama, c'est également un des taigas dramas annuels de la NHK et donc potentiellement bien documenté au niveau historique. Et je trouve que c'est une manière assez sympa de se divertir tout en découvrant l'histoire.
Alors premièrement, j'aime ce genre de drama. Même si celui-ci souffre de son rythme un peu aléatoire, j'ai bien aimé suivre l'évolution extraordinaire du pays en si peu de temps ainsi que celle, contrainte et forcée, des personnages. Dans ce drama, il est question de changement politiques radicaux et faits dans la douleur : la restauration Meiji, la guere de Boshin et l'ouverture du pays à l'occident.
Le drama s'ouvre sur des surprenantes scène de la guerre civile américaine. Cette curiosité scénaristique a un but, nous faire comprendre que les fusils utilisés dans cette guerre ne feront pas des morts qu'aux USA... Les armes sont un langage international et ces fusils qui tuent en Amérique tueront aussi au Japon. Les quelques épisodes suivants, sont dédiés à nous faire découvrir le clan Aizu et la petite Yae, déjà très téméraire. Les coutumes d'Aizu en matière d'éducation, pour les garçons avec une maxime sévère mais vachement pratique pour quand on n'a plus envie d'argumenter sur un truc :
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On découvre aussi la famille de Yae, une famille de samouraï et de fusillers ce qui permet à Yae d'être plongée dans le bain dès son plus jeune âge.
Malgré les réticences de son père, elle arrive à lire et recopier les livres de son frère et apprend très vite le principe et le maniement des armes à feu. J'ai trouvé sa famille très moderne dans la vision de cette jeune femme qui pratique des activités d'homme sans que cela ne les dérange outre mesure. Yae grandi donc dans une famille aimante et souple vis à vis de sa passion très masculine pour l'époque. On note aussi qu'à Aizu, les femmes peuvent apprendre le maniement du naginata, une sorte de lance. Une classe existe pour le leur enseigner et elles sont très assidues. On se familliarise dans cette classe avec un art martial autorisé aux femmes. On découvre également que si Yae manie la lance très bien, une femme la surpasse, Nakano Takeko la femme combattante, qui deviendra celèbre pour son implication dans la bataille d'Aizu.
Pendant cette partie où nous découvrons la vie à Aizu, les mouvement politiques ont commencés. Est-ce moi qui n'ai pas trop bien suivi ou le drama qui reste peu clair là dessus, j'ai trouvé le départ un peu complexe. Il faut aussi se dire que le public japonais connait probablement, au moins dans sa globalité, le déroulement de cette partie de son histoire et que du coup des raccourcis sont possible sans entraver la compréhension. Ce drama n'a jamais été écrit en visant un public international, je me suis donc légèrement documentée moi-même sur les bases historiques du drama, à savoir la restauration Meiji. Le principe est de renverser le pouvoir du shogunat et de le rendre à l'empereur, qui n'était là que pour le décors en quelque sorte. Les clans auparavant regroupés sous le shogunat dans une hiérarchie sévère se désolidarisent alors et certains rejoignent et soutiennent l'empereur. Les clans Satsuma et Chōshū, cités dans le drama agissent donc au nom de l'empereur alors qu'Aizu, le clan de Yae, reste fidèle au shogunat et à la famille Tokugawa. Et la guerre peut alors commencer...
Cette première partie est relativement calme et le rythme assez posé, elle est cependant nécessaire pour comprendre non seulement les raisons de la guerre qui s'annonce mais également les réactions des samouraïs d'Aizu et l'entêtement de Yae à défendre son clan. La deuxième partie du drama commence, la guerre civile japonaise aussi. Ce ne sont pas des épisodes très gais, on va pas se mentir et les évènements tragiques qui ont été rapportés par les survivants sont tous mis en scène dans le drama. On ressent très nettement l'influence occidentale dans l'armement des troupes impériales qui malgré leur infériorité numérique ont une puissance de feu bien supérieure et plus moderne. Aizu paiera dans cette guerre le prix de leur manque d'équipement. Car si une partie de ses troupes avaient été entrainée par des militaires français, la majorité était constituée de samouraïs. Ce n'est pas très visible dans le drama, mais il est dit que dans leur detresse face aux canons adverses, il ont construit des canons en bois qui ne tiraient que quelques pierres avant de se consumer sur place. La guerre de Boshin se termine dans le drama sur le siège du chateau de Tsuruga pendant lequel Yae pris la tête d'un groupe de jeunes fusillers. C'est assez incroyable de voir que les plus vieux, alors même qu'un désastre se déroule sous leurs yeux, que leurs soldats meurent, refusent encore le talent de Yae parce qu'elle est une femme !! Ainsi passent sous nos yeux, les tragédies de la guerre, les morts, les anecdotes tragiques mais véridiques comme celle du Byakkotai, cette troupe de tout jeunes guerriers qui se méprennent sur la fumée qu'ils aperçoivent au chateau...
Mais le drama ne termine pas avec la défaite et nous dévoile le destin post-guerre du clan Aizu. Les samouraïs envoyés en prison, le reste de la population est "autorisée" à s'installer tout au nord de Honshū, à condition d'y rester déjà et de changer le nom du clan. Commence alors une période très dure pour eux, climat hostile, famine, l'après guerre n'est pas rose.
La troisième partie du drama, ce sont encore des manoeuvres politiques et le retour d'un personnage qui avait quitté le Japon au début. Nijima Joe, qui après avoir étudié en amérique rentre au pays dans l'espoir de précher le catholisisme et de fonder des écoles avec le soutient financier de gentils américains. Lorsque Yae et Joe se rencontrent, ils décident alors de fonder une école qui, entre autre, instruira les femmes. Cette école, appelée Dōshisha est actuellement une université privée connue sous le nom de Dōshisha Daigaku et accueille toujours des étudiants. Après les épisodes de guerre et de combats, le rythme se tasse d'un coup et surprend un peu le spectateur. Ce changement est un peu fatal au drama, je lui ai trouvé un léger manque d'interêt à partir de là, alors que ce qui se joue est pour le Japon, d'une importance capitale. C'est aussi une partie du drama où l'on retrouve certains personnages perdus de vue pendant la guerre, où l'on voit le chemin qu'ils ont parcouru depuis.
Entre mariages, naissances, morts, parfois on se demande si certaines rencontres étaient vraiment indispensables au drama, ce coté tranche de vie étouffe un peu le developpement politique qui se joue à la tête du Japon. J'ai vraiment eu un peu de mal à suivre cette partie malgré quelques scènes politiques au coté joliment dramatique...
J'aurais aimé un peu plus de passion pour le changement politique justement, tout le drama s'axait sur la guerre, ce que cela implique pour les populations, comment un changement de régime peu impacter l'ensemble d'un pays à diverses échelles et alors que le tournant politique n'est pas terminé, on se sens un peu privé de son dénouement. Alors j'ai trouvé bien aussi qu'on s'interesse aux personnages qui ont traversé les précédentes épreuves mais parfois, c'était un peu rapide et cela s'insérait assez mal dans la continuité de l'histoire. Revoir des gens qu'on croyait morts à la guerre c'est super, les revoirs 5mn pour qu'ils meurent cette fois sous nos yeux, je ne trouve pas ça utile.
En bref, un chouette drama historique pour qui veut découvrir un tournant historique à la tête du Japon, la chute du shogunat et de son système féodal ultra hierarchisé et l'ouverture du pays à l'occident. Malgré la période et les changements énormes qu'il décrit, le drama s'essouffle d'un coup vers le 35e épisode, et la fin est nettement moins entraînante.
A noter un générique long mais particulièrement beau.
