[Cinéma] Le film de la semaine #11
Le film de la semaine
Pour cette nouvelle semaine, partons explorer le monde underground du punk mexicain et assister à l'atterissage d'un alien. Mais trêve de bavardage, place au film de cette semaine, nous parlerons donc de....
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El Alien y yo
Année : 2016 - Pays : Mexique - Durée : 82 mn - Réalisation : Jesús Magaña Vázquez
Scénario : Fernando del Razo, Jesús Magaña Vázquez, Emiliano Flores Burillo, Carlos Velázquez
Casting : Ines De Tavira, Pablo Nolan Yancey, Paco de la Fuente, Juan Ugarte
Film inspiré de la nouvelle El Alien Agropecuario de Carlos Velazquez
~ Bande annonce ~
~ Bande annonce eng sub ~
~ Disponibilité : DVD et Netflix ~
Un groupe punk cherche un claviériste et trouve sa perle en la personne de Pepe, atteind de trisomie 21. Mais Pepe est si doué et charismatique qu'il vole la vedette aux autres...
Je cherchais une sympathique comédie pas trop longue pour cette semaine, pas que les quasi 3 heures des Palmiers dans la neige m'avaient refroidie, mais je n'avais pas vraiment le temps. Et comme depuis quelques semaines, j'ai regardé plusieurs films hispanophones, naturellement Netflix et son algorythme m'ont proposé celui-ci (entre autres). J'avais repéré une autre comédie, mais impossible de me souvenir du nom et donc bien sûr je ne l'ai pas retrouvée, alors, je me suis lancée dans celle-ci. Avec une affiche colorée et un titre avec Alien dedans, ça me plaisait déjà, ajoutez à cela la langue espagnole qui me plait en ce moment et c'était parti pour 82 minutes de rire.
Alors pour couper court à vos (possibles) inquiétudes, oui l'alien du film c'est le trisomique. Mais non, ce n'est pas présenté comme une vision dégradante de la personne. Au contraire, et ce dès les premières minutes du film, on comprend que le coté "alien" de Pepe ce n'est pas sa maladie, c'est cette sorte de talent, de génie, de charisme qui en fait un être un peu surnaturel aux yeux de nos punks ratés... Nos trois punk d'ailleurs, ne mettent pas longtemps à l'accepter comme il est, lorsqu'il se met à jouer à l'audition, sans un mot Lauro est embarqué avec lui dans sa musique. Cette osmose immédiate annonce ce que sera le film, une comédie gentillette légèrement acidulée avec pour message principal : "amusez-vous devant ce film". Et c'était exactement ce que je cherchais.
L'intro nous défini un peu mystérieusement deux mots, par une voix off que nous identifierons plus tard comme celle de la bassiste du groupe.
Sans bien trop savoir pourquoi ces deux mots sont important, nous plongeons dans le film et le tout fonctionne grâce aux personnalités des membres du groupe et à un scénario bien ficelé. Sans intrigue haletante, sans début émouvant sur scène, mais avec 4 personnes qui évoluent tous tant bien que mal avec leur personnalités imparfaites.
Lauro, leader du groupe initialement nommé Da Feels, coureur de jupons et amateur de produits plus ou moins légaux présente la facade du parfait petit punk. Et naturellement son ego est blessé par la soudaine popularité de l'Alien. C'est probablement le personnage qui évolue le moins positivement dans ce film, car quelque part il est blessé que les autres évoluent sans son aide. Blessé dans son orgueil de leader, blessé aussi dans son orgueil de musicien et également blessé dans son orgueil d'homme. El Agus, le batteur est la personnalité la plus effacée du film, dans l'ombre de son leader, il n'adhère pas à toutes ses idées mais ne se démêne pas non plus pour en avoir lui-même... Il tempère relativement bien les caractères un peu extrêmes de ses acolytes... Rita, la bassiste et initialement petite amie du grincheux Lauro est une jeune femme pleine de vie et de rêves. Un peu dubitative à l'arrivée de l'Alien dans le groupe, elle se montre pourtant très maternelle avec lui. C'est la personnalité la plus maline du groupe, et c'est également celle qui comprendra la première que la célébrité d'un groupe est fragile. Pepe, l'Alien est lui adorablement simple, il joue du clavier, il joue aussi sur scène. Ce naturel et cet enthousiasme charme immédiatement le spectateur
Une particularité du film, assez réussie, est la narration prise en partie en charge par Rita en faisant des sorte de monologue explicatifs face à la caméra. Surprenant au départ, je pensais que cela allait servir le coté comédie du film, mais finalement ce ne sera que des refléxions et des explication de Rita qui servent vraiment la narration du film.
Le film comporte également une surprenante scène de tournage de clip sur un toit d'immeuble. Les ex-Da Fells, musiciens et punks, devenus les Cochons Pastel et relookés pour l'occasion se livrent alors à un show de danse et de chanson pop bien loin de leur production de base. Sacrifice pour la gloire, cela les menera au sommet. Et c'est là que commencera les ennuis, car comme nous le confiera Rita :
Au sommet, il n'y a plus nulle part où aller.
On ne peut que redescendre...
Je vous laisse la surprise du developpement final qui reste dans l'esprit du film et l'importance des mots définis au départ, que Rita vous expliquera tout au long du film. C'est une jolie vision des choses que j'ai beaucoup aimé.
En bref : un film très sympa, esthétique et agréable à suivre, une gentille petite histoire qui met de bonne humeur. Une petite réussite quand on pense qux sujets qu'il aurait pu aborder, qui l'aurait grandement alourdi et à l'humour léger et mignon qui le caractérise. Une petite parenthèse "feel good" à savourer le temps d'un début d'après midi pluvieux...