[Cinéma] Le film de la semaine #7

Publié le par Yuuki

Le film de la semaine

Pour cette nouvelle semaine, nous mettons le cap plein sud, tout en restant en Amérique avec ce film ispano-argentin à tendance maritime également mais pas que ! Trêve de bavardage, place au film de cette semaine, nous parlerons donc de phare et d'orques dans...

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Le phare aux orques

Année : 2016 - Pays : Espagne/Argentine - Durée : 110 mn - Réalisation : Gerardo Olivares - Scénario : Gerardo Olivares, Lucía Puenzo, Sallua Sehk - Casting : Maribel Verdu, Joaquín Furriel, Joaquín Rapalini

~ Bande annonce (en espagnol) ~
~ Disponibilité : Netflix ~

Lola, maman madrilène, espère aider son fils en l'amenant tout au bout du monde. Tristan souffre d'autisme sévère mais il a manifesté des émotions en voyant un documentaire sur les orques en Patagonie. Lola tente alors de reproduire cette connexion émotionelle entre son enfant et les orques en parcourant avec lui les côtes Argentines.

Le phare aux orques est un film calme, reposant sur des paysages magnifiques, le décors grandiose de la Patagonie. Loin des villes, loin de la foule, un film magnifique inspiré de l'histoire vraie de Roberto Bubas, un homme qui murmurait à l'oreille des orques...

S'il est indéniable que cette histoire fait penser au film avec Robert Redford, la différence ici est que ce n'est pas l'homme qui soigne l'animal mais bel et bien les orques qui seront la thérapie de l'enfant. Et celle de sa mère car Lola est une femme extrêmement forte, mais également une femme que des années à elever son fils autiste ont épuisée. Elle le mentionne dans le film, ces années furent un enfer pour elle, alors la moindre étincelle d'espoir, elle l'a saisie, même si cela voulait dire parcourir des millers de kilomètres autour du monde.

Beto, garde-faune du bout du monde, est un homme étrangement bourru, barbu avec un regard vert intense. Il entretient avec les orques et principalement avec la mystérieuse Shaka, une relation toute particulière. Une légende parcours les environs disant que Shaka l'aurait poussé sur le rivage alors qu'il se noyait... Mais Beto avec son franc parler et ses manières de cro-magnon sera la bouffée d'oxygène de Lola. Elle récite bien ce qu'on lui a appris pendant des années : "son cerveau est différent", sans détours ni manières Beto dit "laisse le respirer"... Bousculée dans son discours normalisé, hors de son environnement habituel, c'est Lola qui respire et reprend l'habitude de sourire. Beto quant à lui voit peu à peu en ces deux intrus, ce qui manquait à sa vie et l'alchimie fonctionne. Chacun soigne l'autre à sa façon, la nature sauvage aidant les choses...

La nature sauvage, un énorme plus pour le film, les paysages de Patagonie donnent cette impression d'infini. Malgré le coté un peu hostile et venteux de l'environnement, on ressent un calme et une sérénité rassurante pour notre Lola et son fils. Le film est également agrémenté de scènes purement animales où l'orque est l'acteur principal, dans toute sa force brute. Dans les vagues et en pleine chasse, ce sont des images d'animeaux sauvages car (après recherches) aucun orque captif n'a été utilisé pour ce film. Ce qui est à mes yeux un point très positif. (Très personnel aussi, j'en conviens ^^)

Le point le plus faible du film, est cette adaptation d'une histoire vraie. Les histoires vraies n'ont pas de fin et le film en pâti un peu, on se sent un peu abandonné en route au niveau des sentiments entre Lola et Beto, au niveau de l'avenir de Tristan... Si l'alchimie du film traîne un peu à se mettre en place, elle est brutalement coupée par cette fin qui marque la fin du film mais pas la fin de l'histoire de ses protagonistes. J'aurais aimé en savoir un peu plus, les suivre un peu plus longtemps...

 

En bref, c'est une très jolie histoire, implantée dans un décor magnifique, portant un message de volonté et d'amour maternel très fort. Car même si on ne "guéri" jamais de l'autisme, le petit Tristan de notre histoire montre à quel point il peut déplacer des montagnes, ses montagnes. Ce film est une belle manière de porter l'attention sur l'autisme, sans forcer dans le larmoyant. Les émotions sont là, brutes et sans artifices, l'alchimie du duo d'adulte, la detresse de la mère, les (rares) émotions de l'enfant et les douleurs cachées de Beto, tout est palpable.

 

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