[Cinéma] Le film de la semaine #1

Publié le par Yuuki

Le film de la semaine

Voici le lancement d'un nouveau rendez-vous hebdomadaire (ou peut être moins souvent selon ma motivation) pour parler de films, et uniquement de films, dont j'ai envie de vous parler pour des raisons, bonnes ou mauvaises, pour vous encourager à les voir ou au contraire vous sauver quelques centaines de minutes de votre vie. Place au film de cette semaine, un film chinois qui marque le retour de Sammo Hung en tant que réalisateur (son dernier film réalisé étant Dr Wong en Amérique en 1997), nous parlerons donc de....

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My beloved bodyguard

Année : 2016 - Pays : Hong Kong / chine - Durée : 1h36mn - Réalisation : Sammo Hung - Scénario : Jun Jiang - Casting : Sammo Hung, Jacqueline Chan Pui-Yin, Andy Lau

~ Bande annonce ~

Un garde du corps à la retraite, souffrant de démence vivotte tranquillement dans une petite ville du nord de la Chine. Il se lie d'amitié avec sa petite voisine, fille d'un looser qui commet l'erreur de contrarier la mafia. Lorsque la petite est en danger, la démence laisse place aux muscles et le garde du corps est bien malgré lui embarqué dans ce violent règlement de comptes...

Synopsis par Yuuki

Quelque part entre la douleur des souvenirs qui restent et la souffrance de perdre les autres

Le film en soi n'est pas mauvais, mais très surprenant par son style et son rythme. Bien loin d'un film d'action pure, la première partie met l'accent sur le dramatique avec l'exporation du personnage de Ding Hu, avec une narration en voix off. Le passé glorieux de Ding Hu est mis en opposition avec sa condition actuelle dans un cruel constat : il n'est plus qu'un viel homme seul que même sa mémoire fuit... Ding Hu sans son passé, sans sa famille, sombre doucement dans la folie, portant sur ses épaules les poids d'une tragédie qu'il n'a jamais pu oublier -contrairement au reste-, il s'attache à sa petite voisine, comme à une bouée. Le rythme assez lent de cette première partie reflète la déchéance de Ding Hu, les ravages du temps et le renoncement du personnage. Car Ding Hu ne lutte pas vraiment pour continuer ou pour se souvenir, il est là et c'est tout. La petite souffre elle aussi de la solitude dans cette ville perdue, mais avec la fraîcheur de la jeunesse c'est elle qui démarre la relation avec Ding Hu. Elle perçoit en lui le grand père qui manque à sa vie et il fini par voir en elle le reflet de sa propre famille.
C'est dans cette illusion de combler leurs manques respectifs qu'ils s'attachent l'un à l'autre. Et nous on s'attache fort à eux, petits humains malmenés par la vie...

 

Et puis le père, qui après avoir échoué en tant que père, ne réussi pas mieux en malfrat et se met à dos la mafia. Si ce n'est pas le meilleur rôle d'Andy Lau, il s'en sort quand même bien, montrant sa détermination à bien faire - enfin bien faire quand on parle de voler des milions et des bijoux, c'est assez bizarre mais passons ^^ - et il obtient là quelques scènes de combat, ce qui amorce le tournant du film. Et puis un peu de Andy Lau c'est mieux que pas du tout de Andy Lau. 

 

En effet, la mafia ne se satisfera pas du père et en s'attaquant à la fillette reveillera l'homme qui sommeillait dans le vieillard. Et là changement d'ambiance, et retour de la baston, même si Ding Hu garde un certain flegme, il tabasse tranquillement, mais il tabasse quand même, tout ce qui lui passe à portée de main. Changement aussi niveau réalisation, on assiste à des effets amusants, comme les visuels des os pétés pendant les combats -agrémentés de leurs petits bruits élégants et des ralentis.

 

Mais Ding Hu, qu'il soit le vieillard dément ou la brute violente, n'est finalement qu'un homme très seul. Le film est parsemé de plans rappelant sans cesse la solitude de ce personnage.

Ce n'est pas un film de mafia et de baston mais surtout un film qui parle de solitude, de vieillesse et de nostalgie. C'est un film tristement émouvant qui ne ravira sans doute pas les fans du "Sammo d'action" mais qui marque son retour -pour moi- réussi derrière la caméra tout en assumant son ventre et ses cheveux grisonnants. Savoir s'adapter, c'est toujours une marque assez sûre de talent chez un artiste.

A noter le trio de petits vieux, vétérans des films d'action, sur leur banc, le film semble nous dire "hey spectateur, la vieillesse n'épargne personne, ni dans ni hors du film"...

de g à d : Dean Shek - Karl Maka - Tsui Hark


Ce qui accentue sans doute le coté dramatique du film, cet ancrage dans le réel rend la déchéance de Ding Hu beaucoup plus crédible et touchante. Et on a vraiment de la peine pour ce vieil homme et des frissons pour la fillette qui finalement est la seule qui pourra sauver ses vieux jours de la solitude. Si elle ne meurt pas. Suspense.

Pour terminer, je vous lance un petit défi, si toutefois vous regardez le film, il y a une apparition de Eddy Peng et c'est cool. A vous de trouver où...

"Donc tu te caches bien dans le film, tu verras les filles vont te trouver quand même"

 

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